Fratelli tutti, la nouvelle encyclique du pape François sur la fraternité et l’amitié sociale

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Fratelli tutti qui signifie en latin « Tous frères »est le titre de la nouvelle encyclique du pape François publiée dimanche 4 octobre dernier. 

Dimanche 4 octobre, le pape François a publié une encyclique, Fratelli tutti (Tous frères) sur la fraternité et l’amitié sociale, un texte important pour la doctrine sociale de l’église catholique.

Cinq après la publication de sa première encyclique, Laudato si liée à la crise écologique, le pontife propose cette fois-ci un texte résolument social.

Une encyclique que le pape argentin place sous le patronage du célèbre saint italien « de l’amour fraternel, de la simplicité et de la joie », François d’Assise.

Sur 90 pages, Fratelli Tutti, qui a été traduit en sept langues, exhorte les fidèles autour de la parabole du bon Samaritain (Luc 10 versets 25-37)  à construire un monde meilleur et plus fraternel.

Le pape commence par dresser le bilan de l’état du monde, une introduction assez sombre intitulée « Les ombres d’un monde fermé ». Il propose de fixer notre attention « sur certaines tendances du monde actuel qui entravent la promotion de la fraternité universelle ».

« Dans ces conflits d’intérêts qui nous opposent tous les uns aux autres, où gagner devient synonyme de détruire, comment est-il possible de lever la tête pour reconnaître son voisin ou pour se mettre du côté de celui qui est tombé en chemin ? »

Au coeur de l’encyclique on retrouve cette notion d’ « amitié sociale » si chère au pape François. Une « amitié sociale », écrit-il, qui a permis au bon Samaritain dans la parabole biblique « d’interrompre son voyage, de changer de projet, d’être disponible pour s’ouvrir à la surprise de l’homme blessé qui avait besoin de lui ».

Fratelli Tutti est également un encouragement à la vérité, à la paix et au pardon. Dans le septième chapitre, intitulé « des parcours pour se retrouver », le texte encourage à « repartir de la vérité » pour se reconstruire car « il n’y a plus de place pour les diplomaties vides, pour les faux-semblants, pour le double langage, pour les dissimulations, les bonnes manières qui cachent la réalité ».

L’encyclique passe de la vérité à la paix, dont la construction est une « architecture » et un « artisanat ».

« les processus efficaces d’une paix durable sont avant tout des transformations artisanales réalisées par les peuples, où chaque être humain peut être un ferment efficace par son mode de vie quotidien »

Enfin, une condition importante pour que la paix soit établie est « le pardon », le pape insiste sur « la valeur et le sens » du pardon, rappelant qu’il ne s’agit pas de « proposer un pardon en renonçant à ses droits devant un puissant corrompu, devant un criminel ou devant quelqu’un qui dégrade notre dignité ».

En effet, bien que nous soyons appelés à  « aimer tout le monde, sans exception » le pontife explique qu’aimer un oppresser n’est pas pour autant « accepter qu’il continue d’asservir, ce n’est pas non plus lui faire penser que ce qu’il fait est admissible ».

« Au contraire, l’aimer comme il faut, c’est œuvrer de différentes manières pour qu’il cesse d’opprimer, c’est lui retirer ce pouvoir qu’il ne sait pas utiliser et qui le défigure comme être humain. Pardonner ne veut pas dire lui permettre de continuer à piétiner sa propre dignité et celle de l’autre, ou laisser un criminel continuer à faire du mal. Celui qui subit une injustice doit défendre avec force ses droits et ceux de sa famille précisément parce qu’il doit préserver la dignité qui lui a été donnée, une dignité que Dieu aime. »

Avec Fratelli Tutti, le pape François qui s’adresse à la fois aux croyants et à « toutes les personnes de bonne volonté » propose un véritable plaidoyer pour l’engagement social.

C.P

Crédit image : Boris Stroujko / Shutterstock.com


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